Dans toute relation, des différences peuvent surgir, soulevant des questions sur la compatibilité. Parfois, nous avons l’impression que certaines attitudes ou comportements de notre partenaire ne peuvent pas coexister avec nos limites personnelles. Mais comment savoir si ces différences sont un frein ou une opportunité d’évolution personnelle et relationnelle ? Cet article explore cette question et propose une approche pour mieux comprendre nos réactions face aux comportements de l’autre.
Observer ce qui réagit en soi avant de conclure à une incompatibilité
Quand un comportement de l’autre nous met en inconfort (comme la désorganisation, le retard ou l’interruption dans une conversation), il est essentiel d’observer ce qui est touché en nous avant de juger qu’il s’agit d’une incompatibilité irrévocable.
identifier les parties de soi qui réagissent
est-ce une partie qui a besoin de contrôle et de sécurité et qui se sent menacée par l’imprévisibilité ?
est-ce une partie qui se sent invisible ou non respectée lorsqu’on lui coupe la parole ?
est-ce une partie qui associe la ponctualité à la valeur qu’on lui accorde ?
Aucune de ces réactions n’est mauvaise, elles sont légitimes. Mais en explorant leur origine, nous pouvons faire la différence entre :
un véritable besoin fondamental (ex : besoin d’écoute dans une conversation)
une attente rigide conditionnée par des blessures passées (ex : croire que l’autre ne nous respecte pas s’il ne fonctionne pas comme nous)
invitation à l’introspection
Avant de conclure à une incompatibilité, pouvons-nous observer quelle partie de nous souffre face à ce comportement ? Parfois, le véritable travail à faire n’est pas de décider si la relation est viable ou non, mais d’explorer ce que cela réveille en nous. Ainsi, si une séparation doit avoir lieu, elle se fera dans une énergie apaisée et non en réaction à une blessure.
L’incompatibilité est-elle réelle ou perçue ?
Se demander s’il vaut mieux être avec quelqu’un qui partage nos valeurs part d’un postulat : que la compatibilité rend la relation plus fluide et donc « juste ». Pourtant, le cerveau cherche souvent à fuir l’inconfort.
Et si, au lieu de voir ces différences comme un obstacle, nous les envisagions comme des opportunités de croissance mutuelle ?
apprendre à travers les différences
une personne très structurée peut apprendre à lâcher prise au contact d’une personne plus spontanée
une personne qui parle beaucoup peut apprendre à ralentir et à écouter grâce à une personne plus silencieuse
Peut-on atteindre un point de guérison tel que ces différences ne poseraient plus de problème, ou que, si l’on choisit de partir, ce soit sans souffrance ni fuite ?
invitation à changer de perspective
Là où notre mental voit une incompatibilité, la vie nous offre une opportunité de croissance. La véritable question devient alors : cette relation est-elle une incompatibilité ou une occasion d’apprentissage ?
Quand une limite est-elle vraiment une limite ?
Nous pouvons nous interroger : « que faire si cela demande trop d’efforts ? ». Nos besoins fondamentaux sont souvent simples, et le reste peut être une réaction de notre psyché en quête de sécurité.
définir ses non-négociables
Nos limites peuvent être fixes, mais il est important de vérifier si elles sont définies en réaction à une blessure.
si une relation nous pousse à grandir, même dans l’inconfort, alors elle a du sens
la décision de rester ou de partir se fait souvent naturellement, lorsque nous avons atteint un point de clarté intérieure
dans les cas de violence physique ou verbale, écouter son corps et son système nerveux est essentiel
invitation à être en paix avec ce qui est
Si nous avons peur de « louper une opportunité de grandir » en quittant quelqu’un, ou si nous avons peur de « lutter inutilement » en restant, alors peut-être que la réponse n’est pas dans l’acte de rester ou partir, mais dans notre capacité à être en paix avec ce qui est.
Ce n’est pas l’autre qui doit changer pour que nous soyons en paix. C’est dans cet espace entre la résistance et le rejet que naît la clarté.
Avant de prendre une décision, pouvons-nous simplement accueillir ce qui est, sans chercher à le changer immédiatement ? Souvent, c’est dans cette neutralité que la réponse émerge sans effort.
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Le Chemin du Coeur
Claudia Anatella.
